L’ecstasy (MDMA) vient de recevoir la désignation de “Breakthrough Therapy” par la FDA. La FDA va ainsi accélérer le développement et l’examen de la substance dans l’indication PTSD.
Dans cet article théorique les auteurs analysent les possible mécanismes d’action.
La psychothérapie du PTSD repose sur le traitement des souvenirs traumatiques. Il pourrait ainsi être possible que la MDMA puisse agir à travers une modulation de la reconsolidation de la mémoire.
Le terme de reconsolidation de la mémoire décrit un type de neuroplasticité qui implique le processus de réactivation, de déstabilisation et ensuite de modification ou de mise à jour d’une mémoire établie avec des informations supplémentaires. Quand une mémoire est réactivée, pendant une durée limitée, elle peut entrer dans un état labile qui peut être modifié et reconsolidé par un processus dépendant de la synthèse des protéines. Une erreur de prédiction ou une incohérence entre la trace de mémoire et le moment présent peut être un signal particulièrement fort pour induire “un état malléable” de l’engramme.
Hypothétiquement, lorsque les souvenirs de traumatismes sont récupérés sous l’influence de la MDMA pendant la thérapie, une forte erreur de prédiction est générée par l’état interne (sentiments agréables, sentiment de lien avec les personnes) stimulée par le MDMA. Cette inadéquation de l’expérience, c’est-à-dire le rappel de la mémoire (lié à l’origine à la peur/anxiété) avec les émotions induites par la MDMA (amour, empathie), permettrait une mise à jour de l’information par des mécanismes moléculaires.