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Les planches de pharmacothérapie des addictions
Sudations sous méthadone
Jusqu’à 45% des patients traités par la méthadone peuvent présenter des sudations excessives.
La prise en charge de cet effet indésirable s’organise en trois étapes. Les sudations peuvent aussi faire partie du syndrome de sevrage.
On cherchera donc d’abord d’autres symptômes évidents de sevrage et on adaptera la posologie le cas échéant afin de mieux couvrir les symptômes de manque.
La deuxième étape consistera à évaluer la possibilité d’une réduction de la dose ou le passage à un autre traitement, tenant compte du fait que d’autres opiacés peuvent être associés au même effet secondaire.
Ce n’est qu’après exclusion des autres possibilités qu’on prendra en considération la prescription de médicaments ad hoc. Il n’existe pas d’étude permettant une recommandation affirmée. Deux pistes ont cependant étés proposées par des études de cas.
La première piste part de l’hypothèse qu’il existe un lien physiopathologique entre la stimulation de la dégranulation mastocytaire avec libération d’histamine par activation des récepteurs opiacés. Un antihistaminique peut ainsi être essayé. Un traitement par désoriatidine 5mg a été décrit.
Une deuxième approche se sert des anticholinergiques. Des descriptions de cas existent pour le biperiden et l’ oxybutynin. L’oxybutynine est un médicament habituellement utilisé contre la dysurie. La substance permet dans ces cas de réduire les spasmes de la vessie. Une complication importante à prendre en considération lors de la prescription d’anticholinergiques chez les patients prenant de la méthadone est la rétention urinaire, possible effet indésirable commun aux deux classes de médicament.
Daniele Zullino
Prof. méd., Médecin chef de service
Hôpitaux Universitaires de Genève
Service d’addictologie
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