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Les planches de pharmacothérapie des addictions
Une des critiques qui a souvent été formulée à l’encontre des traitements assistés par opiacés est celle qu’on maintient l’addiction en substituant un produit illégal avec un produit légal. Formulé de cette manière, la critique pourrait encore être recevable. C’est cependant confondre deux notions: la distribution d’un produit et le traitement assisté par la prescription d’un médicament.
Il s’agira ici de bien préciser en quoi consiste le traitement et surtout ce qui constitue l’objectif thérapeutique.
Si on considère que le traitement consiste dans la prescription de l’opiacé, l’objectif thérapeutique sera logiquement l’effet pharmacologique de l’opiacé. Dans ce situations, les interventions psychosociales seront au mieux considérés de soutien à cette prescription. On pourra ainsi parler de distribution d’opiacés, de substitution dans le sens le plus strict.
La logique du traitement assisté par opiacés est par contre une toute autre.
Commençons avec la définition de l’objectif : On va l’appeler ici la bonne vie, c’est à dire des modes et conditions de vie que le patient considère comme désirable et qui en même temps sont potentiellement réalisables. Le traitement consistera ainsi dans des interventions qui rendent cette bonne vie plus probable. L’adminstration d’opiacés sera, à travers les effets surtout de renforcement comportemental, de soutien pour ces interventions de type psychosocial. L’effet pharmacologique n’est ainsi plus un but en soi, mais un objectif instrumental, c’est à dire utile seulement au cas ou il aide à rendre plus probable la bonne vie, d’où le début de toute thérapie : se poser la question de la bonne vie.
Prof Daniele Zullino
Service d’addictologie
Département de santé mentale et de psychiatrie
Hôpitaux Universitaires de Genève